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Une histoire confondante de la science-fiction

Certains ont suggéré que la science-fiction est la fille légitime de « Le songe » de Johaness Kepler. Certains vont encore plus loin, en parlant du Livre de la Genèse, de L’Epopée de Gilgamesh, aux Védas, et d’autres racontent qu’au coeur de l’ère préhistorique, on narrait déjà des histoire extra-ordinaires.

Il est difficile de faire passer la science-fiction avant la science, mais la science est-elle vraiment au cœur de ce que nous appelons la science-fiction ? Les fans de science-fiction ne sont-ils pas attirés par des explications « fantastiques » ? En quoi Dieu est-il différent d’un extraterrestre ancien et tout-puissant ? Tous les dieux ne sont-ils pas des envahisseurs non humains ? Les anges ne sont-ils pas des extraterrestres venus du ciel ? Les royaumes célestes ne ressemblent-ils pas à d’autres dimensions ? Tous les pouvoirs des dieux ne sont-ils pas la télépathie, la télékinésie, la précognition, la psychokinésie et le pouvoir de modulation de la matière ? Toutes les anciennes œuvres religieuses d’il y a des milliers d’années ne sont-elles pas des histoires d’aventures fantastiques ? La mythologie grecque n’est-elle pas l’ancêtre exacte des super-héros des comics d’aujourd’hui ?

La plupart des romans de science-fiction ressemble de près ou de loin aux récits mythologiques. Il n’est pas difficile d’imaginer des hommes du Néolithique assis autour du feu spéculant sur toutes sortes de possibilités qui sont devenues plus tard les mythes et religions qui suivirent.

Les gens qui vivent au 21e siècle aiment à croire que nous sommes la tête de proue de la création. Nous supposons que nous sommes au sommet de la hiérarchie de l’évolution et que nous sommes supérieurs à nos ancêtres. Pourtant, dans quelle mesure notre psychologie évolue-t-elle d’une génération à l’autre ? Une façon de le savoir est de lire les premières livres, comme La Bible, L’Epopée de Gilgamesh, L’Iliade et L’Odyssée, des histoires écrites à l’aube de l’écriture. La lecture de ces histoires nous relie aux esprits et aux pensées de nos ancêtres communs. Et si ces histoires n’étaient pas sacrées ou profanes, mais spéculatives ? Et n’est-ce pas là le cœur de la science-fiction ?

Et si l’auteur du mythe de Noé était le Steven Spielberg de son époque, inspiré par les mêmes pensées qui ont inspiré Asimov pour Fondation ? N’avons-nous pas toujours connu des histoires de fin du monde ? L’invention des dieux et des cieux est-elle significativement différente des aliens et des exoplanètes habitables auxquelles nous pensons aujourd’hui ? Nos ancêtres d’antan ne connaissaient sans doute pas l’existence d’autres planètes, pourtant ils devaient parler d’êtres puissants venant du ciel, d’esprits des montagnes, des entités de l’océan, ou des dieux sous la terre. S’ils avaient connu la cosmologie, leurs dieux ne viendraient-ils pas des étoiles ?

Le succès de Game of thrones repose sur des thèmes universels qui pourraient se passer après la préhistoire ou une apocalypse post moyen-âgeuse. La plupart des fantasmes épiques ne se situent-ils pas dans l’époque antique ? Et pourquoi tant d’histoires d’empires galactiques mettent en scène une aristocratie ? Pourquoi l’avenir ressemble-t-il souvent au passé ? Star Wars se déroule « il y a longtemps dans une galaxie très, très lointaine. »  Etrange, non ?

L’une des leçons les plus surprenantes de l’anthropologie est que les premiers hommes ont fabriqué les mêmes outils en pierre pendant des milliers d’années avec peu de signes d’innovation. Comparé au « progrès » constant de notre espèce, n’est-ce pas étrange et ne donne pas du grain à moudre à tous les auteurs de science-fiction ? Si nous regardons les scenarii, nous pouvons voir que nous traitons les mêmes thèmes depuis dix-sept mille ans, tout comme l’homme de Neandertal a travaillé les mêmes silex durant toute l’existence de son espèce.

La science-fiction se glorifie de l’évolution de la science et de la technologie. Mais nos pensées et nos émotions reflètent-elles les mêmes progrès évolutifs que nos inventions ? Notre culture technologique évolue rapidement et toujours plus innovante, mais le sommes-nous ? Le paysage culturel change pourtant les hommes semblent rester les mêmes… Notre science-fiction moderne transposée à des époques très anciennes, n’aurait-elle pas le même attrait pour nos ancêtres ?

Et l’histoire de l’atterrissage d’un vaisseau spatial sur les terres d’un nouveau monde, n’est-ce pas une autre histoire de la Genèse ? Le désir de terraformer Mars n’est-il pas de copier ce que Dieu a fait sur Terre ? L’idée de réincarnation ne ressemble-t-elle pas au téléchargement cérébral sur la puce d’un cyborg ?

Et au bout du compte : aller au paradis ou embarquer sur le faucon millénaire, n’est-ce pas un peu la même chose ?

En tout cas, les fans de science-fiction semblent chercher encore des réponses à ces questions.

Ecrit par

Christophe L

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